Je tourne, je vire, je chavire, je te cherche, ici, là, partout, je m’agite, je grogne, je rugis, j’explose, je m’écroule, j’abandonne, perdue, impuissante, désolée… Et c’est à ce moment précis que je reçois les mots de ta marraine. Ils résonnent en moi, ils sont si justement moi en cette journée de « Fête des… ». J’ouvre mes yeux embués de larmes. J’arrive à voir. Dans cette cage si vide, j’en ai oublié le lionceau qui est à mes côtés. Elle pour qui je suis une maman à part entière, elle qui me donne cette force si précieuse, elle qui me porte et m’emporte dans un monde plein d’espoir, de vie. Ce même monde que tu as porté jusqu’à ta fin. Le lien se fait. Je te sens ici avec elle, alors je peux me calmer et refermer mes yeux remplis de vous deux.

 

Encore un jour pas tout à fait comme les autres et pourtant tellement semblable. Un jour comme tant d’autres que l’on a hissé au rang de jour de fête pour tenter d’incarner le bonheur, de le mettre en boite, de l’emprisonner pour ne pas qu’il se sauve…

 

Un jour à ne pas louper, incontournable, traversée obligatoire.

 

Comment le vivre à moitié seulement ? Comment n’en conserver que la face ensoleillée ?

 

Allumer la bougie et regarder tourner le carrousel des fées, aller voir la case pour retrouver la part manquante ?

 

Amputée à jamais, orpheline à l’envers, il faut traverser ce jour où l’absence pèse à peine plus lourd que les autres jours bien qu’elle soit rendue artificiellement encore plus douloureuse.

 

Se souvenir de dessins, de baisers, de câlins, … de petits poèmes déclamés sans reprendre son souffle. Sentir encore ce regard plein d’amour, de vie et de confiance infinie. Ce rôle de protectrice rassurante et aimante, de maman aux supers pouvoirs, cette glorification insensée quand on découvre la réalité de l’impuissance.

 

Encore un jour redoutable à surmonter, et aussi à apprécier pour continuer à rassurer, protéger, aimer et garder des supers pouvoirs.

 

Ma Flo, nous pensons fort à toi, à vous et à Lulu.

 

Caro

 

 

 

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